.o'O'o. Fanny Ardant .o'O'o.
Superbe dans sa robe Givenchy,
à la 29ème soirée des Césars en 2004
"Bonsoir,
En avoir ou pas... un césar... On pourrait résumer d'une façon abrupte cette cérémonie. Mais il y a des nuances, des détails qui font tout le charme et la diversité de cette soirée.
Par exemple prenons la joie, la joie d'avoir un césar. Il y a différentes sortes de joie : il y a la joie phénoménale, parce qu'on l'attendait, on l'attendait depuis des années, on y rêvait.
Et puis il y a la joie légère comme du champagne, parce que justement, on l'attendait pas, on pense que d'autres le méritait d'avantage.
Et puis y a la joie sombre et romantique, de ne pas avoir de césars justement, parce que, comme ça, on va pouvoir continuer à y rêver.
Et puis il y a le chagrin, mais là aussi il y a différentes sortes de chagrins.
Il y a le chagrin dévastateur parce que personne ne vous aime, on croit que personne ne vous a jamais aimé.
Il y a le chagrin, comment dire, la aussi désabusé, "dommage, ils n'ont rien compris".
Et puis il y a le chagrin constructif : " Vous verrez l'année prochaine, vous allez voir ça".
Parce qu'au fond, ici, tout est question d'espoir, le désir de continuer, de continuer de faire ce métier.
Le vrai chagrin, c'est de ne pas jouer, de ne pas écrire, de ne pas mettre en scène, de ne pas illuminer, de ne pas composer, de ne pas habiller, décorer, et la vraie joie c'est de faire ce qu'on aime, d'y croire, d'aller jusqu'au bout d'un rêve.
Alors, le chagrin ou la joie pour une récompense qu'on a eu ou pas sont éphémères, ce qui reste c'est d'avoir vécu, chacun de nous, pour ce qu'on aimait vraiment, malgré tout.
Et ce qui reste, c'est notre tentative d'avoir créer un monde ou on pouvait parler aux diables, aux dieux. Un monde ou on pouvait espérer réconcilier, un monde ou on pouvait dénoncer ou glorifier, rire ou pleurer, et ou, malgré les menaces d'être englouti par d'autres intérêts.
La chose la plus importante de notre monde, de notre petit monde, c'est de faire bouger le plus grand monde, et de lui donner envie de vivre.
Voilà, je déclare ouverte la 29ème cérémonie des Césars"
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